La Totale Bouette nuit : une expérience hors de l’ordinaire
La course Totale Bouette de Québec a connu du succès pour sa deuxième édition avec plus de 3 400 coureurs qui ont pris le départ tout au long de la journée du 30 août dernier. Mentionnons que notre ambassadeur Kevin Lavoie a remporté l’épreuve dans la catégorie élite, en franchissant la ligne d’arrivée en à peine un peu plus de 25 minutes.
Quant à Louis et moi, nous sommes parmi les quelques centaines de courageux et courageuses qui ont pris le départ en soirée pour la course de nuit. Étant tous les deux habitués à courir le matin, c’est spécial pour nous de prendre un départ après le coucher de soleil, et ce, entouré de dizaines de coureurs qui éclairent le sol devant eux muni de la lampe frontale remise par l’organisation. Plusieurs semblent songeurs puisqu’ils ne savent pas trop ce qui les attend dans les sentiers dans ces conditions de visions nocturnes. Cependant, la musique entraînante et l’animatrice nous gardent motivés avant le départ et on sent une grande fébrilité dans l’air en lien avec ce défi de nuit inusité. De plus, mentionnons que l’éclairage des derniers obstacles du parcours, que nous apercevons à partir du départ, est plus que réussi. Chapeau à l’organisation qui a su créer une ambiance qui sort de l’ordinaire grâce à celui-ci.
Deux autres faits importants à noter pour les deux fondateurs de 3-seconds : 1- c’est la première fois que nous courrons ensemble cette année puisqu’une grave blessure au genou, subit au printemps dernier en pratiquant les arts martiaux, m’a tenu en dehors du circuit tout l’été. 2- nous initions nos deux conjointes à la course à obstacles lors de cette soirée. Hé oui, il s’agit de leur première course à obstacles à vie! Je ne vous cacherai pas qu’elles sont un peu nerveuses d’accompagner leurs conjoints qui sont de nature plutôt téméraire!
Qu’à cela ne tienne, il est presque 20 h et le départ est donné. Nous entamons le parcours de 5 km alors que la noirceur est bien installée. Nous avons à peine 10 pas de fait que nous sautons à pieds joints dans un immense bac rempli d’eau et de boue. Nous en avons par-dessus les hanches et comme nous avançons en troupeau lors du départ, plusieurs se font éclabousser à plein visage! Ça s’annonce bien pour les amateurs de bouette.
On sort du bac et l’on prend le premier virage qui nous amène dans la forêt et dans un sentier très boueux. J’ai mes vieux Brooks Cascadia de « trail » aux pieds et malgré leurs crampons, qui avouons-le sont un peu usés, je glisse tout de même beaucoup.
Le terrain et le sentier ont été foulés par plus de 3 400 coureurs dans la journée et ça parait. Ça ne s’annonce pas facile pour nos conjointes qui sont en souliers de jogging. Cependant, en hommes galants que nous sommes, nous les aidons à franchir ce début de parcours difficile et Louis me tend même la main à quelques reprises alors que je glisse pendant qu’il mord dans la boue, chaussé de ses Salomon Speedcross flambants neufs.
J’aurai d’ailleurs le plaisir d’être le premier, et surtout le seul de notre équipe de quatre, à me retrouver les quatre fers en l’air en raison d’un moment d’inattention pendant lequel j’ai surestimé ma « grip » au sol! Boum sur le dos mon champion et qui plus est, dans une immense flaque de bouette! Nous rions, je me relève rapidement et nous poursuivons tout en traversant d’autres bacs de boue et en franchissant la vingtaine d’obstacles qui s’enchaînent. Les filles attaquent d’ailleurs chaque obstacle avec ardeur, ce qui n’est pas sans nous impressionner Louis et moi. Non pas que nous sous-estimons la forme physique de nos conjointes loin de là, mais je me souviens de ma première course à obstacles et j’étais beaucoup plus craintif qu’elles!
C’est ainsi qu’elles ont attaqué les murs, les monkey-bars, les balles de foins, les bacs de boues et j’en passe. Et que dire des tranchées remplies d’eau froide et recouvertes de grillages sous lesquelles nous devions nager sur le dos en nous agrippant aux grillages avec à peine 8 pouces d’espace entre le grillage et l’eau. Elles ont attaqué sans broncher et avec une assurance déconcertante, alors que Louis et moi étions plutôt craintifs… Et c’est ici que Louis a sorti sa désormais célèbre phrase : « Nos blondes c’est pas des chochottes »! Mentionnons qu’un de nous a perdu sa lampe frontale dans ce bassin, mais un gentil bénévole nous en a remis une quelques mètres plus loin.
Nous nous dirigeons ensuite vers la fin du parcours où nous attend une immense glissade munie d’un éclairage rouge sang qui se termine dans un immense bassin d’eau (parions que nous retrouverons cet éclairage à la Total Zombie).
Tout juste après nous franchissons le fil d’arrivée main dans la main avec nos conjointes et nous recevons nos superbes médailles phosphorescentes édition spéciale nuit!
Coup de chapeau à l’organisation pour le balisage de nuit du parcours. C’était très facile de se retrouver avec les petites lumières bleues et les flèches. On y retournera l’an prochain et n’oubliez pas que cette course est organisée pour amasser des fonds pour la Société canadienne de la sclérose en plaques. Cette dernière organise d’ailleurs la course Total Zombie le 18 octobre prochain dans la région de Québec, une autre course de nuit lors de laquelle vous devrez survivre à plus de 100 zombies sans vous faire infecter! http://totalzombie.ca/
Serez-vous assez courageux pour vous y rendre et tenter de survivre? Osez, c’est pour une bonne cause!
Un article de
Eric Julien
Crédit photo:
Totale Bouette